Portrait sociologique de la meuf du 16ème

Comment définir sociologiquement le concept de « Meuf du 16ème » ?

Pour commencer, cette dernière est — comme son nom l’indique — résidente de l’arrondissement parisien du très chic seizième.

• Interlude quasi-existentiel: Le make-up 92i est-il toujours à la pointe de la mode ? (réponse: pas vraiment)

Ce dernier a un prix au mètre carré qui surpasse largement tout ce que la région francilienne peut offrir.

Nul n’entre ici si il n’est oligarque (ou presque): telle est la devise tacite de ce quartier réputé turbo-bourgeois.

Mais ce qui distingue la « seizièmoise » — si tenté qu’une telle appellation existe — c’est son art de vivre raffiné et intemporel.

Aux antipodes du nouveau riche à tendance « bling-bling », cet autochtone de la Rive droite recherche la discrétion dans l’élégance et non l’ostentation dans l’opulence.

• Digression esthétique: Faut-il imiter le style Lacoste TN pour paraître plus viril ?

Ce qui ne veut pas dire qu’il est pingre dans l’âme, mais plutôt qu’il aspire à rester à l’abri des regards envieux de la plèbe soupçonneuse.

Ainsi, les dames de la rue de la Pompe n’achèteront pas du sac à main avec un gros « LV » tamponné sur la couture, mais plutôt un non moins cher Zadig&Voltaire.

(© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Bulletin de liaison saharienne | Date: 1er juin 1961)

Quant aux bijoux, oubliez colliers en or et bagues en diamants à plusieurs dizaines de carats… Trop criards, trop braillard.

Les habitantes de l’Avenue Victor Hugo prioriseront une parure pudique comme un bracelet Chopard pouvant coûter le salaire annuel d’un garagiste à Corbeil-Essonnes.

Comme l’indique cette guide, la maison de Balzac — mec du XVIème du XIXème siècle — est une étape incontournable de la visite de ce quartier chargé en histoire littéraire. (© Capture d’écran | Chaîne de @Leparisfoodalex sur YouTube)

En hiver, vous les reconnaîtrez aisément à leurs pulls de la marque The Kooples — une griffe qui s’est imposée cette dernière décennie comme le nec plus ultra bourgeois.

Sachant qu’un modèle en laine peut valoir jusqu’à 150 euros.

Voici à quoi pouvait ressembler l’outfit d’une meuf du 16 il y a un peu moins de deux siècles. Un style vestimentaire bien différent de celui d’aujourd’hui. (© Capture d’écran | Source gallica.bnf.fr / BnF | Journal amusant : journal illustré, journal d’images, journal comique, critique, satirique, etc. | Date: 14 décembre 1861)

Les meufs du seize forment une « meufia » pas comme les autres.

Car même si il existe une barrière à l’entrée financière, il faut malgré tout soigner sa tenue pour en être.

Peut-être qu’un jour il existera une sorte de « starter pack du 16 » — en guise d’initiation — pour pouvoir se loger sur place. Qui sait ?